L'aurevoir à Maître Tamura
L'Aikido éternel...
Hier, se sont déroulées les funérailles de Maître Tamura sous un magnifique soleil de juillet dans cette Provence qu'il aimait tant.
Les mots ne peuvent pas retranscrire l'émotion de tels instants.
Lors de la cérémonie d'hommage, Mme Tamura a donné lecture de poèmes que le Maître avait écrits dans ses derniers mois.
Mois d'avril
Je quitte ce monde
En laissant ma famille
Au printemps sous un ciel clair
Mois de mai
Shinpai suru na
Nantoka naru
Ne vous faites pas de soucis,
Tout ira bien
Mois de juin
A la souffrance au petit matin,
J'entends le cri des corbeaux.
J'ai le privilège de pouvoir enfin comprendre le sens de ce poème du grand maître Yamaoka Tesshu.
Maître Tamura était un homme comme les autres mais son enseignement allait bien au-delà de la technique.
Un poème de Rainer Maria Rilke me revient, issu de Vergers :
Notre avant-dernier mot
serait un mot de misère,
mais devant la conscience-mère
le tout dernier sera beau.
Car il faudra qu'on résume
tous les efforts d'un désir
qu'aucun goût d'amertume
ne saurait contenir.
Rainer Maria Rilke, Vergers.
Pour celles et ceux qui n'ont pu assiter aux funérailles, un article de Léo Tamaki partage ces instants : http://www.leotamaki.com/article-dernier-au-revoir-a-tamura-sensei-53888685.html
Une autre page de l'histoire de l'aîkido se tourne, cela se passe de notre temps et nous en sommes les acteurs et les témoins.
Dominique Cecchini
Marseille, 14 juillet 2010, le matin.